Entre le bruit de la ville et le silence des plaines, on a traversé le Canada d’est en ouest, sans savoir ce qu’on y trouverait. Des jours de conduite, des bivouacs improvisés, et cette impression constante que le pays s’étire à mesure qu’on avance.
Prendre la route d’un océan à l’autre
Quitter Montréal, c’est comme tourner la première page d’un nouveau chapitre.
La ville s’efface peu à peu dans le rétroviseur, et la route s’allonge, droite, presque infinie. Devant nous : des forêts, des lacs, des plaines, et des milliers de kilomètres à avaler jusqu’aux Rocheuses. C’est notre première traversée du Canada en van. Une route mythique, immense, qu’on découvrait sans idée préconçue. Nous n’avions pas prévu d’itinéraire parfait, juste l’envie de rouler vers l’Ouest, de découvrir le pays à son rythme, de s’arrêter quand le paysage nous invitait à le faire.
Quel itinéraire pour traverser le Canada?
Notre itinéraire
✧ Montréal – le point de départ
Avant de filer vers l’Ouest, il y a Montréal.
Une ville à la fois nord-américaine et européenne, où les façades de briques croisent les escaliers en colimaçon, les foodtrucks, et les cafés où l’on refait le monde en deux langues.
C’est une bonne façon de commencer (ou de finir) la traversée du Canada : ici, tout semble possible. On y trouve ce mélange rare d’énergie urbaine et de lenteur douce.
Le matin, on grimpe sur le Mont Royal pour voir la ville s’étendre sous la brume.
L’après-midi, on déjeune sur une terrasse du Mile End, entre vélos et rires d’été.
Le soir, on rejoint les quais du Vieux-Port ou les berges du canal Lachine pour voir le soleil tomber sur le fleuve.
Infos clés pour se projeter
- Type d’expérience : immersion urbaine, culturelle et gourmande
- Durée suggérée : 3 à 5 jours
- Difficulté : facile
- Spécificités : métro (STM) pratique, vélo en libre-service (BIXI), festivals toute l’année ; meilleures saisons — été pour les événements et terrasses, automne pour les couleurs, hiver pour goûter au vrai hiver québécois.
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✧ L’Ontario et la puissance du Lac Supérieur
C’est la partie la plus longue de la traversée du Canada. Des forêts sans fin, des rochers, des ours parfois, et surtout, la présence quasi constante du Lac Supérieur. Au parc national Pukaskwa, la nature reprend toute la place. La pluie, les vagues, les falaises, tout semble immense. Plus loin, à Sleeping Giant, la lumière se fait plus douce. Les randonnées longent les falaises, les pins dansent sous le vent, et le soir, le lac se transforme en miroir.
Infos clés pour se projeter
- Type d’expérience : nature sauvage, randonnées côtières et route panoramique le long du lac Supérieur
- Durée suggérée : 7 à 10 jours
- Difficulté : modérée (longues distances, météo changeante, sentiers parfois exigeants)
- Spécificités : route 17 spectaculaire, nombreux campings au bord de l’eau, sections isolées entre Thunder Bay et Wawa ; prévoir essence, nourriture et réseau hors ligne.
- Meilleure saison : été pour la baignade et les longues journées, début d’automne pour les forêts rouges et dorées
- À lire aussi : Randonnées en Ontario : Mdaabii Miikna Trail ;Top of the Giant et
Head Trail – au cœur du Sleeping Giant
Lac Supérieur : un océan d’eau douce chargé d’histoires
✧ Winnipeg – une pause au centre du pays
Après des jours de route entre lacs et forêts, Winnipeg marque une transition bienvenue.
C’est le cœur du pays, à la fois tranquille et accueillant. On y retrouve le rythme des villes : un café, une balade dans les rues, le bruit d’un marché.
Une halte simple, mais essentielle, avant de replonger dans le silence des plaines.
Infos clés pour se projeter
- Type d’expérience : halte urbaine et culturelle au cœur du Canada
- Durée suggérée : 1 à 2 jours
- Difficulté : facile
- Spécificités : centre-ville compact, musées accessibles à pied, nombreuses pistes cyclables, ambiance chaleureuse et cosmopolite ; idéale pour faire une pause après les longues routes du Nord de l’Ontario
- Meilleure saison : été pour les festivals et terrasses animées, automne pour les couleurs et la lumière douce sur la rivière Rouge
✧ Les plaines du Saskatchewan
Ici, tout s’étire : les routes, le ciel, le temps.
On traverse des champs à perte de vue, des silos à grain, des villages minuscules. Les journées se ressemblent, mais chaque lumière est différente.
Le vent souffle fort, la radio grésille, et on apprend à rouler sans se presser.Il n’y a pas grand-chose à “voir” ici mais tout à ressentir. C’est la partie la plus silencieuse de la traversée du Canada, celle qui donne la mesure du pays.
Infos clés pour se projeter
- Type d’expérience : grands espaces et routes sans fin
- Durée suggérée : 2 à 3 jours
- Difficulté : facile
- Spécificités : routes droites à perte de vue, villages clairsemés, couchers de soleil spectaculaires ; prévoir carburant et pauses régulières.
- Meilleure saison : été pour les champs dorés et les lumières du soir, automne pour les ciels infinis et l’ambiance paisible avant les Rocheuses
✧ Calgary – la porte des Rocheuses
Et puis, soudain, le relief.
Les montagnes apparaissent à l’horizon comme une ligne de promesse. Après tant de plat, la silhouette des Rocheuses paraît presque irréelle.
Avant de s’y plonger, il y a Calgary, ville-frontière entre la plaine et la montagne.
Ici, les gratte-ciel reflètent déjà les cimes au loin. L’air est plus sec, plus frais. Les pistes cyclables longent la Bow River, les foodtrucks envahissent les parcs, et la ville respire cette énergie de carrefour.
Le quartier d’East Village invite à flâner, les microbrasseries s’enchaînent, et le soir, la lumière se pose doucement sur la Calgary Tower. Calgary marque la fin de cette traversée, mais aussi le début d’un autre chapitre.
Infos clés pour se projeter
- Type d’expérience : immersion urbaine, culturelle et gourmande
- Durée suggérée : 2 à 3 jours
- Difficulté : facile
- Spécificités : centre-ville moderne et agréable à pied, nombreuses microbrasseries, sentiers urbains le long de la Bow River ; idéal pour se reposer avant les premières ascensions
- Meilleure saison : toutes les saisons sont optimales pour découvrir une facette de Calgary, d’autant plus avec sa proximité avec les montagnes
Conseils pratiques pour traverser le Canada
🎯 Période idéale pour partir : juin à octobre.
Été (juin à août) → longues journées, baignades, routes dégagées. Début d’automne (septembre à octobre) → températures plus douces, forêts dorées, fréquentation plus calme.
🚫 L’hiver est à éviter pour une première traversée : neige, froid, routes parfois impraticables.
⏱️ Durée idéale :
Comptez 2 à 3 semaines pour relier Montréal à Calgary sans courir.
Pour profiter pleinement des parcs, des haltes nature et des petites villes, 3 à 4 semaines offrent un rythme plus confortable.
🚌 Transport :
Location de van / voiture : entre 50 et 100 CAD/jour, selon modèle et saison.
Essence : entre 1,30 et 1,90 CAD/L (attention à prévoir, surtout au nord de l’Ontario).
Trains et bus : VIA Rail (Montréal – Winnipeg – Calgary) ou bus Greyhound / Rider Express, mais les distances sont énormes.
💡 Astuce : gardez toujours un quart du réservoir d’avance. Certaines zones n’ont pas de station avant 200 km.
🛖 Hébergements : auberges de jeunesse, motels, gîtes, campings municipaux ou dans les parcs nationaux.
🐾 Chiens admis : oui dans la majorité des parcs provinciaux, nationaux et campings.
📶 Connexion : Le réseau est bon autour des grandes villes, mais très faible dans le nord de l’Ontario et les Prairies.
💰 Budget estimé (par personne) :
– 60–90 CAD/jour en mode économique (transports en commun ou van, camping, cuisine autonome)
– 100–180 CAD/jour en mode confort (locations de voiture, auberges, motels, restos ponctuels)
– 200–420 CAD/jour en mode premium (hôtels, restos réguliers)
Ce que cette traversée du Canada nous a appris
Entre Montréal et Calgary, on a traversé des forêts, des lacs et des plaines, sans toujours s’en rendre compte.
La route nous a appris la patience, la lenteur, et le plaisir de ne pas tout prévoir.Sur la traversée du Canada, il y a eu des paysages qu’on n’oubliera pas, d’autres qu’on a juste traversés sans y penser. C’est ça, la route : un mélange d’impatience et d’émerveillement.
