Voixnomades Voixnomades
  • Aventures
    • Randonnées
    • Treks
    • Ascensions
  • Carnets de voyage
  • En tête-à-tête
  • Reflexions & perspectives
  • Notre histoire
Voixnomades
Voixnomades VoixnomadesVoixnomades
  • Aventures
    • Randonnées
    • Treks
    • Ascensions
  • Carnets de voyage
  • En tête-à-tête
  • Reflexions & perspectives
  • Notre histoire

Newsletter

Inscrivez-vous à Échos, notre newsletter outdoor


Instagram
YouTube
TikTok
Facebook

Articles récents

  • Carnet de voyage au Québec

    Carnet de bord d’un voyage au Québec

    • 10 septembre 2025
    Lire l'Article
  • Personne devant la forêt boréale de Charlevoix

    Charlevoix et la forêt boréale du Québec

    • 5 septembre 2025
    Lire l'Article
  • Randonnée sur la Traversée de Charlevoix

    Randonnée Charlevoix : la traversée des montagnes à la mer

    • 10 septembre 2025
    Lire l'Article
  • Tamara Cornejo avec Voix Nomades

    Tamara Cornejo : un pas à la fois sur le Pacific Crest Trail

    • 4 septembre 2025
    Lire l'Article
  • Marcher pour penser

    Marcher pour penser : les bienfaits de la marche sur l’esprit

    • 29 août 2025
    Lire l'Article
La montagne est-elle politique? Drapeau palestinien suspendu sur la face des Drus à Chamonix
  • Amérique du Nord

La montagne est-elle politique? Un drapeau palestinien sur la face des Drus

  • 10 septembre 2025
  • 5 minutes de lecture

Sommaire

Toggle
  • La montagne comme territoire habité et disputé
    • Denali : un nom autochtone effacé puis rétabli
    • Everest : plusieurs noms, plusieurs récits
    • Anfgou : la lutte d’un peuple du Haut-Atlas
  • La montagne comme espace de symboles
  • La montagne comme espace de résistance
  • La montagne, entre aménagements et destructions

Le 16 août 2025, un collectif d’alpinistes anonyme a suspendu un immense drapeau palestinien sur la face ouest des Drus, à Chamonix (France). Le but de cette action? « Dénoncer l’inaction gouvernementale face au génocide en cours à Gaza ». L’image a immédiatement circulé sur les réseaux sociaux et déclenché une avalanche de réactions. Certain·e·s ont dénoncé une pollution visuelle, d’autres ont accusé une récupération idéologique, tandis que plusieurs voix s’indignaient de la « politisation » de la montagne.

Cette controverse soulève une question centrale : la montagne peut-elle rester neutre ? Ou bien, au contraire, a-t-elle toujours été politique ?

La montagne comme territoire habité et disputé

Les montagnes ne sont pas des espaces vides. Elles abritent depuis des siècles des populations, des croyances, des ressources et des récits. Chaque sommet porte une histoire, et ces histoires sont souvent traversées par des rapports de pouvoir.

Denali : un nom autochtone effacé puis rétabli

Le Mont Denali en Alaska

Prenons l’exemple du Denali en Alaska. Les colons américains ont renommé ce sommet Mont McKinley à la fin du XIXᵉ siècle, en hommage à un président qui n’avait jamais mis les pieds en Alaska. Pendant plus d’un siècle, les peuples Koyukon Athabascans ont revendiqué le retour au nom ancestral. En 2015, Barack Obama a rétabli officiellement « Denali ». Mais en janvier 2025, Donald Trump a signé un décret rétablissant le nom McKinley. Cette décision a suscité une vive opposition en Alaska, où 95 % de la population continue d’utiliser « Denali » (Espaces.ca). L’enjeu dépasse la simple nomenclature : il touche au droit des peuples à nommer leur territoire.

Everest : plusieurs noms, plusieurs récits

Autre exemple : l’Everest. Pour les Tibétains, il s’appelle Chomolungma, « la déesse-mère du monde ». Pour les Népalais, Sagarmatha. Les Britanniques, au XIXᵉ siècle, ont imposé le nom « Everest » en hommage à l’un de leurs géomètres. Choisir un nom venant d’une puissance coloniale étrangère plutôt qu’un autre traduit un rapport de domination culturelle et politique.

Anfgou : la lutte d’un peuple du Haut-Atlas

La montagne n’est pas seulement le décor d’un isolement géographique, elle peut aussi être le théâtre d’une violence politique plus silencieuse : celle de l’abandon. À Anfgou, au cœur du Haut-Atlas marocain, l’État a longtemps laissé les habitant·e·s sans routes praticables, sans infrastructures de santé, avec des écoles vides et des hivers meurtriers. Cette absence de soutien n’est pas neutre : elle pousse les familles à quitter leurs terres, nourrit l’exode rural et fragilise des savoir-faire ancestraux.

Anfgou Haut Atlas marocain
Coopérative Thysia à Anfgou

Face à cet oubli organisé, des voix s’élèvent. Fadwa, fondatrice de la coopérative Thysia, a choisi une autre voie : aider les gens à rester. Avec les femmes du village, elle valorise l’artisanat et participe à visibiliser la culture amazighe. Son projet repose sur une conviction simple et puissante : la résistance peut aussi prendre la forme de l’enracinement.

Ici, défendre la montagne ne signifie pas seulement protéger un paysage : c’est rendre possible la vie qui s’y déploie. C’est faire du savoir-faire local — tissage, agriculture, artisanat — un levier d’avenir. À travers cette initiative, Anfgou devient un exemple de montagne politique : non pas par les drapeaux hissés au sommet, mais par l’acte de tenir bon sur sa terre.

Son parcours, que nous avons raconté dans cet article sur Voix Nomades, montre que la montagne est aussi un espace de revendications sociales et politiques.

Ces exemples rappellent une évidence : la montagne n’a jamais été neutre. Elle reflète des conflits de mémoire, des luttes identitaires et des inégalités structurelles.

La montagne comme espace de symboles

Au-delà de l’habitat et des usages, les sommets ont toujours servi de tribunes. Les cimes, visibles de loin, deviennent des lieux où s’affichent des convictions.

  • Croix sommitales. Dès le XIXᵉ siècle, des croix monumentales sont installées sur de nombreux sommets alpins pour affirmer la présence de l’Église catholique dans l’espace public. Ces symboles religieux sont devenus partie intégrante du paysage, preuve que les sommets sont depuis longtemps chargés de sens politique.
  • La course aux drapeaux. Les expéditions du XXᵉ siècle n’avaient pas seulement pour objectif de « conquérir » un sommet, mais aussi d’y planter un drapeau national. En 1950, l’Annapurna fut marqué par le drapeau français. En 1953, c’est l’Union Jack qui flotte sur l’Everest avec Hillary et Tenzing. Chaque ascension était une revendication symbolique, nationale, parfois coloniale.
  • Actions militantes. De Greenpeace suspendant des banderoles sur les glaciers pour alerter sur le climat, à la campagne « 100 sommets pour Gaza » en 2024, les cimes sont régulièrement utilisées comme scènes de contestation.

La montagne est donc un espace de symboles où se jouent luttes et idéologies.

La montagne comme espace de résistance

Drapeau palestinien sur la face des Drus à Chamonix (France)

Le collectif d’alpinistes anonymes

Ailleurs, marcher, grimper, escalader relèvent du loisir. En Palestine, ce sont des actes de résistance.

La Palestine Climbing Association, créée en 2014, équipe des falaises, construit des murs d’escalade et transmet la grimpe à une jeunesse enfermée par l’occupation. En 2024, elle a été admise comme membre de la Fédération internationale d’escalade (IFSC), une reconnaissance mondiale.

Dans des territoires où l’accès à la nature est entravé par les checkpoints et la colonisation, grimper devient un acte de liberté, une manière de revendiquer le droit d’exister sur sa propre terre.

Leurs histoires sont relayées par le film Resistance Climbing (Reel Rock 17, 2023) et le documentaire Never Stop Climbing (Wadi Palestine, 2025).

La montagne, entre aménagements et destructions

Certains dénoncent un drapeau comme une « pollution ». Mais l’action aux Drus était pensée pour être temporaire et réversible : trois jours, puis retrait sans trace.

En comparaison, les aménagements touristiques laissent des cicatrices bien plus profondes :

  • bétonisation des stations,
  • routes et remontées mécaniques,
  • retenues collinaires,
  • neige de culture qui consomme 20 à 25 millions de m³ d’eau par an en France (chiffres Domaines Skiables de France, relayés par Le Monde et Euronews).

Et surtout : que dire des 70 000 tonnes de bombes larguées sur Gaza par Israël depuis octobre 2023, selon l’ONU (OCHA, AFP) ?

La montagne a toujours été politique. Elle l’est comme territoire disputé, traversé par des luttes de mémoire et d’appartenance. Comme espace de symboles, où se déploient croix, drapeaux et revendications. Comme terrain d’aménagements, façonné par des décisions économiques et sociales. Et enfin comme espace de résistance, où grimper devient un acte de liberté.

La vraie question n’est donc pas de savoir si la montagne est politique. Elle l’est déjà. La question est plutôt : qui écrit son récit, et au nom de qui ?

Le drapeau palestinien suspendu aux Drus rappelle que les sommets ne sont jamais neutres. Ils peuvent devenir des espaces de parole pour celles et ceux qu’on cherche à réduire au silence.

Sujets connexes
  • alpinisme
  • escalade
  • france
  • inspiration
Article précédent
Personne devant la forêt boréale de Charlevoix
  • Amérique du Nord

Charlevoix et la forêt boréale du Québec

  • 5 septembre 2025
Lire l'Article
Article suivant
Carnet de voyage au Québec
  • Amérique du Nord

Carnet de bord d’un voyage au Québec

  • 10 septembre 2025
Lire l'Article
Vous devriez également aimer
Carnet de voyage au Québec
Lire l'Article
  • Amérique du Nord

Carnet de bord d’un voyage au Québec

  • Voix Nomades
  • 10 septembre 2025
Personne devant la forêt boréale de Charlevoix
Lire l'Article
  • Amérique du Nord

Charlevoix et la forêt boréale du Québec

  • Voix Nomades
  • 5 septembre 2025
Lire l'Article
  • Amérique du Nord

10 adresses pour vivre l’aventure à Montréal

  • Voix Nomades
  • 29 août 2025
Lire l'Article
  • Amérique du Nord

Baie de Fundy : explorer au rythme des marées à Hopewell Rocks

  • Voix Nomades
  • 29 août 2025
Rocher percé Gaspésie
Lire l'Article
  • Amérique du Nord

L’histoire commence en Gaspésie

  • Voix Nomades
  • 20 août 2025

Voixnomades

Un média en mouvement, pour des humain·e·s en chemin. À travers les montagnes des Amériques, Voix Nomades explore les récits de celles et ceux qui choisissent de changer de cap. Histoires d’ascension, de réinvention et de transmission, portées par des voix multiples, des cultures enracinées et des paysages traversés avec l’espoir de provoquer, chez vous aussi, l’envie d’oser le pas de côté.

Voixnomades est un plateforme créée par Voix Nomades Studio.
© 2025 tous droits réservés. Politique de confidentialité
• CGU • Contact

Newsletter

Inscrivez-vous à Échos, notre newsletter outdoor

Liens

  • Aventures
    • Randonnées
    • Treks
    • Ascensions
  • Carnets de voyage
  • En tête-à-tête
  • Reflexions & perspectives
  • Notre histoire

Saisissez un mot-clé et appuyez sur entrée pour explorer.