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Feux de forêts et savoirs autochtones
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Feux de forêt et savoirs autochtones

  • 11 novembre 2025
  • 5 minutes de lecture

Sommaire

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  • Quand le feu raconte une autre histoire
  • Feux de forêt et savoirs autochtones : décoloniser le feu
  • Alvin First Rider : le feu comme relation vivante
  • Feux de forêt et savoirs autochtones face aux mégafeux
  • Réécrire la mémoire du feu
  • Vers une culture du feu

Chaque automne, au cœur des Rocheuses canadiennes, le Banff Mountain Film and Book Festival réunit athlètes, artistes, scientifiques et conteur.ses venu.e.s du monde entier pour réfléchir à notre lien avec la montagne.
Cette année, les symposiums Fire & Ice ont ouvert une réflexion rare : comment ne pas penser le feu comme un désastre dans un monde qui brûle ?

Quand le feu raconte une autre histoire

Dr Amy Cardinal Christianson et Alvin First Rider durant le Symposium Fire and Ice au Banff Centre
Dr Amy Cardinal Christianson et Alvin First Rider, Photo by Abigaile Edwards, Banff Centre

Sur scène, Dr Amy Cardinal Christianson, chercheuse métisse issue des territoires du Traité 8 et aujourd’hui installée sur le Traité 6 (Alberta), cofondatrice du podcast Good Fire, enregistrait un épisode en direct avec Alvin First Rider, du peuple Kainai (territoire du Traité 7 en Alberta) et gestionnaire environnemental pour la Blood Tribe. Tous.tes deux ont parlé du feu. Pas celui qu’on combat. Celui qui soigne.

“Fire helps us coexist with the land” – Dr. Cardinal Christianson.

Dans la pensée autochtone, le feu n’est pas un ennemi. C’est un allié : un agent de transformation, de continuité et d’équilibre. Mais cette alliance a été brisée il y a deux siècles, quand les politiques coloniales ont interdit les brûlages culturels, allant jusqu’à punir celles et ceux qui les perpétuaient. Le premier fire exclusion law date de 1807 : depuis, le feu n’a cessé d’être criminalisé, réprimé, étouffé.

“We’re slowly changing the narrative,” poursuit-elle. “Fire is a positive, not a negative.” Changer le récit : c’est là tout le sens de sa démarche scientifique et politique.

Feux de forêt et savoirs autochtones : décoloniser le feu

Depuis des années, Dr. Amy Cardinal Christianson travaille avec les Nations autochtones du Canada pour réhabiliter les savoirs traditionnels du feu.
À travers des programmes de cultural burning et de recherche collaborative, elle accompagne les communautés qui souhaitent retrouver leurs pratiques de brûlages dirigés. Ces feux doux et contrôlés allumés pour renouveler les prairies, régénérer les sols, attirer les bisons et prévenir les grands incendies.

“Our ancestral lands, knowledge and practices have been taken away from us” – Dr Cardinal Christianson

Ces mots résument ce que Dr. Cardinal Christianson appelle la décolonisation du feu.
Pendant trop longtemps, les politiques environnementales ont imposé une vision du feu purement technocratique : mesurer, contenir, éteindre. Mais cette approche a fait perdre le langage du feu. Elle a transformé un savoir relationnel en un danger abstrait, coupant les communautés de leur autonomie sur le territoire.

feux de forêts et savoirs autochtones, les cultural burnings

En travaillant avec des gardien·nes de la terre, Dr. Cardinal Christianson redonne place à ce qu’elle nomme le fire stewardship : une gouvernance du feu fondée sur la connaissance du terrain, la saisonnalité, le vent et la mémoire transmise. Le feu culturel devient alors ainsi un acte de souveraineté écologique. Une manière d’habiter la terre autrement, en coopération avec elle.

Alvin First Rider : le feu comme relation vivante

Aux côtés de Dr. Cardinal Christianson, Alvin First Rider, du peuple Kainai (Blood Tribe), apporte un regard complémentaire : celui de l’intendance.
Sur les terres de sa Nation, il supervise les programmes du Blood Tribe Land Management. Science moderne et savoirs autochtones s’allient pour restaurer les prairies et la faune.

“Fire isn’t just a tool, it’s a relationship.” – Alvin First Rider

Un feu n’est jamais allumé seul. Il s’inscrit dans un cycle où l’humain, les plantes et les animaux cohabitent.
Les brûlages culturels, menés collectivement, sont des rituels de soin.
Ils permettent de rouvrir la prairie, d’empêcher les arbustes d’envahir les pâturages, de favoriser le retour du bison et de restaurer le lien communautaire.

“Fire helps us coexist with the land, and it helps the land coexist with us.” – Alvin First Rider

Sur les territoires Kainai, le feu devient à la fois outil écologique et acte spirituel.
Il enseigne la patience : observer, attendre le bon moment, respecter le vent.
Et la responsabilité : savoir que toute étincelle engage une communauté entière.

Feux de forêt et savoirs autochtones face aux mégafeux

Face à la montée des feux extrêmes, cette parole semble contre-intuitive.
Pourtant, c’est précisément parce que nous avons voulu éliminer le feu que nous avons nourri les mégafeux d’aujourd’hui.

Megafeux et changements climatiques

“Fire exclusion has created landscapes full of fuel but empty of memory.” – Dr Amy Cardinal Christianson

Cette phrase résume un siècle de graves erreurs politiques. Les feux de forêt et savoirs autochtones montrent une autre voie : replacer le feu dans un continuum de vie, et non dans une logique d’urgence.

Dans cette perspective, le feu devient une pédagogie : il apprend la mesure, la coopération, l’attention. Le Good Fire, n’est pas seulement une question d’écologie ; c’est une question de relation.

“We treat fire year-long, it’s not a summer problem.” – Dr Cardinal Christianson

Les communautés autochtones n’attendent pas que le feu devienne crise : elles cultivent avec lui une relation continue, faite de respect, de transmission et d’écoute.

Réécrire la mémoire du feu

Comment transformer une catastrophe en connaissance ?
C’est la question que pose le Resilience Institute à travers son programme Stories of Resilience, présenté au symposium par Brooklyn Rushton et Andy Airey.

Leur initiative, menée dans plusieurs communautés touchées par les catastrophes climatiques, de Jasper à Wood Buffalo, en passant par la Nation Piikani; invite à explorer le sens de la résilience à travers le récit.

Face à la perte, raconter permet de reprendre forme.
Les données scientifiques provoquent souvent sidération et anxiété.
Le récit, lui, ramène à l’échelle humaine : celle du corps, d’une maison, d’un lieu aimé.

Dans leurs ateliers, les habitant·es réécrivent leurs propres histoires : poèmes, peintures, performances.
À Jasper, après l’incendie de 2024, ces récits ont donné naissance à Voices from Jasper, un livre et une exposition.
Certain·es y évoquent la perte d’un foyer, d’autres la première pousse de fireweed, cette fleur rose qui colonise les sols brûlés.

Au-delà du témoignage, Stories of Resilience propose une méthodologie : ce qu’Airey appelle storying, le fait de “faire histoire”.
Dans cette approche, raconter n’est pas une fin mais un processus actif, un tissage entre humains, non-humains et lieux.

“Stories are made of and for relations, they make what’s out there show up as a mirror of what’s in here.” – Andy Airey

Brooklyn Rushton et Andy Airey, Photo by Abigaile Edwards, Banff Centre

En racontant le feu, on se raconte soi-même.
Et en se racontant, on redéfinit la place que l’on occupe dans le vivant.

Ainsi, le travail du Resilience Institute rejoint celui de Dr. Amy Cardinal Christianson et Alvin First Rider : réinscrire la mémoire du feu dans un récit de continuité, et non de rupture.
Leur vision commune dépasse la simple gestion du risque : elle ouvre une voie où science et connaissance sensible se répondent, dans un même mouvement de soin. Car résilience, ici, ne rime pas avec endurance. Elle signifie reliance.
Une manière d’être au monde qui accepte la perte, mais refuse la déconnexion.

Vers une culture du feu

Le symposium s’est terminé sur cette phrase, simple et subversive.
Dans une époque qui associe le feu à la destruction, revendiquer sa positivité est un acte de résistance. Cependant, cela ne signifie pas ignorer les ravages des incendies. Mais reconnaître que le feu n’est pas coupable : c’est nous qui avons rompu l’équilibre.
Le feu, au fond, n’a jamais cessé d’être une leçon.

Dans la continuité du symposium “Ice”, qui questionnait notre manière de raconter le changement climatique et la fonte des glaciers, ce second volet interroge le feu comme force de régénération et de mémoire.
Deux faces d’une même question : comment réapprendre à vivre avec les éléments, plutôt que contre eux ?

→ Lire aussi : Glaciers, art et émotions face au changement climatique


Enfin, pour prolonger la réflexion, on ne peut que recommander le podcast Good Fire, cofondé par Dr Amy Cardinal Christianson. Un véritable puits de savoirs sur la manière dont les feux culturels façonnent la relation au vivant.
Et pour celles et ceux qui croient également au pouvoir du récit, le travail du Resilience Institute rappelle que raconter, c’est déjà guérir.

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