Voixnomades Voixnomades
  • Aventures
    • Randonnées
    • Treks
    • Ascensions
  • Carnets de voyage
  • En tête-à-tête
  • Reflexions & perspectives
  • Notre histoire
Voixnomades
Voixnomades VoixnomadesVoixnomades
  • Aventures
    • Randonnées
    • Treks
    • Ascensions
  • Carnets de voyage
  • En tête-à-tête
  • Reflexions & perspectives
  • Notre histoire

Newsletter

Inscrivez-vous à Échos, notre newsletter outdoor


Instagram
YouTube
Facebook

Articles récents

  • Traversée du Canada depuis les plaines de la Saskatchewan

    La traversée du Canada de Montréal aux Rocheuses

    • 21 octobre 2025
    Lire l'Article
  • l'élitisme en montagne - alpinistes marchant sur un glacier

    Élitisme en montagne : pourquoi la montagne ne devrait pas être réservée aux expert·e·s

    • 29 octobre 2025
    Lire l'Article
  • Randonneur sur le Head Trail dans le Parc Provincial Sleeping Giant

    Randonnée en Ontario : Head Trail au cœur du Parc Sleeping Giant

    • 14 octobre 2025
    Lire l'Article
  • Vue depuis le Top of the Giant lors d'une randonnée en Ontario

    Randonnée en Ontario : l’ascension du Top of the Giant au Sleeping Giant

    • 14 octobre 2025
    Lire l'Article
  • Lac Supérieur

    Lac Supérieur : un océan d’eau douce chargé d’histoires

    • 14 octobre 2025
    Lire l'Article
Alison Criscitiello devant un glacier
  • Reflexions & perspectives

Glaciers, art et émotions face au changement climatique

  • 8 novembre 2025
  • 6 minutes de lecture

Sommaire

Toggle
  • Dépasser l’espoir, choisir la détermination
  • Glaciers et changement climatique : quand la science devient incarnée
  • Voir, ressentir, agir : un autre regard sur les glaciers et le changement climatique
    • La place de l’art
    • Le bleu qui s’efface
    • De la peur à la tendresse
    • Les gestes invisibles
  • Ouvrir la réflexion à d’autres regards

À Banff, au cœur des Rocheuses canadiennes, le Banff Mountain Film and Book Festival célébrait cette année sa 50ᵉ édition. Depuis un demi-siècle, ce rendez-vous mondial réunit athlètes, écrivain·es, cinéastes et scientifiques autour d’une même passion : la montagne, sous toutes ses formes. Terrain d’exploration, d’expression et de réflexion. Mais cette édition anniversaire portait aussi une tonalité particulière : comment raconter la montagne à l’heure du changement climatique ?

La glace fond. Lentement, silencieusement.
Partout dans le monde, sa disparition révèle moins la beauté d’un cycle naturel que la fragilité d’un équilibre rompu.

Dans le cadre du symposium Fire & Ice, la matinée consacrée à la glace a mis en lumière un constat partagé : comprendre ne suffit plus.
La connaissance scientifique, si précieuse soit-elle, ne transforme pas nos comportements sans l’émotion qui la relie à nos vies. Face à la fonte accélérée des glaciers et à la crise climatique mondiale, il ne s’agit plus seulement de savoir, mais d’apprendre à ressentir et faire ressentir autrement, pour donner le courage d’agir.

Dépasser l’espoir, choisir la détermination

Personne prenant un photos les glaciers devant l'ampleur du changement climatique

« We need to set hope aside for the moment and concentrate on determination. » – Robert Sandford

La phrase a suspendu l’air. Elle ne portait pas la dureté du renoncement, mais bien la lucidité d’une génération qui a cessé d’attendre.
L’espoir a longtemps été le moteur des récits climatiques ; il peut cependant devenir une échappatoire. Tant qu’il reste une promesse abstraite, il reporte l’action à plus tard, là où tout semble encore réversible. La détermination, elle, s’ancre dans le présent. Elle n’exige pas la certitude d’un futur meilleur, mais la fidélité à ce qui compte, ici et maintenant. Mais alors :

« What did you do when you knew ? » – Robert Sandford

Savoir n’est plus une étape vers l’action ; c’est déjà une responsabilité.
Entre la connaissance et le courage d’agir, il reste le passage par l’émotion : ce moment où l’on se sent concerné, relié, humain.

Glaciers et changement climatique : quand la science devient incarnée

Dans le panel de ce symposium Fire & Ice, trois femmes de glace : Dr Alison Criscitiello, glaciologue et directrice du Canadian Ice Core Lab à l’Université de l’Alberta ; Jocelyn Hirose, écologue et co-fondatrice du programme Girls on Ice Canada, qui relie science, art et éducation en milieu glaciaire ; et Dr Corinne Schuster-Wallace, directrice exécutive du Global Institute for Water Security à l’Université de la Saskatchewan, spécialiste des interactions entre eau, santé et changement climatique.

Photo by Abigaile Edwards, Banff Centre

Toutes trois ont choisi d’entrer dans un milieu longtemps dominé par les hommes ; toutes trois ont appris à s’y tailler une place.
Non pas en gommant leur singularité, mais en l’assumant.

« If I am who I am openly, people will also connect with my work. » – Dr Alison Criscitiello

Leur présence, leurs récits, bouleversent les codes d’une science longtemps présentée comme neutre et désincarnée. Dans leurs mots se dessine un autre modèle : celui d’une science incarnée.
Une science du climat qui ne renonce pas à sa rigueur, mais reconnaît que les données seules ne suffisent pas à créer du sens pour le public. Inclure la personne qui observe, c’est admettre que toute recherche est aussi une rencontre entre un être, un territoire et un savoir. 

Dr Schuster-Wallace l’exprime clairement : après des années à chercher la reconnaissance par la rigueur, elle découvre, au contact des communautés autochtones des Premières Nations du Canada, que la confiance passe aussi par la transparence et la relation.

« People need to know who I am. It’s part of the trust process. The scientist is just part of who I am. » – Dr Schuster-Wallace

Lorsque la recherche devient récit, elle touche à ce que les chiffres ne peuvent dire : le pourquoi. « The data gives the how. The numbers the how much. But the stories give the why. »

Ainsi naît une autre façon de transmettre le savoir : non plus comme une vérité figée, mais comme une conversation vivante.

Voir, ressentir, agir : un autre regard sur les glaciers et le changement climatique

La place de l’art

En complément de ce panel scientifique, l’art s’est invité à la table.

Un premier constat frappant : nous vivons submergés d’images, et pourtant, nous ne voyons presque plus rien.
Les créateurs du projet Guardians of the Ice, Roger Vernon et Jim Elzinga, ont voulu réapprendre au public à regarder. Dans leur exposition Meltdown, les photographies du champ de glace Columbia occupent tout l’espace.

« We tend to ignore images… so we made them so big that you are confronted with them. » – Roger Vernon

Ces images géantes imposent le ralentissement. Elles forcent le corps à participer à l’expérience visuelle : reculer, avancer, respirer, contempler. Et, miracle discret, les visiteur.euse.s s’arrêtent. Ils observent. Ils interagissent.

Le bleu qui s’efface

La contemplation, ici, devient empathie : on ne regarde plus le paysage, on l’éprouve.
Et ce sentiment d’appartenance est peut-être le début d’une éthique : celle qui naît non de la peur de perdre, mais du désir de protéger.

Le bleu des lacs glaciaires, comme celui du lac Louise, de Moraine ou de Peyto (Canada), mondialement connu n’est pas qu’une nuance de couleur : c’est une mémoire.
Une trace de minéraux, de lumière et de temps, produite par le lent travail de la glace. Dans son film Losing Blue, Leanne Allison raconte la disparition de cette couleur comme on raconterait la perte d’un être cher.

YouTube player

« A glacier lake gathers data, records history and sends messages (…). If we contemplate these things long enough, we start to feel those things within ourselves. » – Leanne Allison

De la peur à la tendresse

Mais alors, comment raconter les glaciers sans désespoir ?
Le philosophe et photographe Jean-François Delhom propose une réponse : en réhabilitant la beauté. Dans le vacarme des annonces et des chiffres, l’art devient un espace de respiration.

« Emotions are the currency of meaning. » – Jean-François Delhom

Les émotions dites « négatives » : peur, colère, culpabilité, alimentent la fatigue et le repli.
Les émotions dites « positives » : admiration, tendresse, gratitude, réveillent l’élan d’agir.
Pour Delhom, la beauté n’est pas une fuite, mais une forme d’attention au monde.

« We have to start by loving this world if we want to find the motivation to protect it. » – Jean-François Delhom

Entre désespoir et indifférence, il existe une voie : celle de la tendresse lucide.

Les gestes invisibles

En conclusion du panel, une phrase a traversé la salle comme un écho :

« A tree who falls makes more noise than a forest who grows. »

Le visible n’est pas toujours l’essentiel.
Sous la surface du désastre, une forêt de gestes plus silencieux pousse : conversations patientes, engagements, solidarités. Ces artistes, chercheuses, et passeur.euse.s d’histoires en sont le parfait exemple.
Tous et toutes travaillent à retisser du lien dans un monde fragmenté, à préserver du sens dans le vacarme des effondrements.

Glaciers dans une montagne

Dans les récits que l’on fait du changement climatique, cette pensée redonne de la force.
Elle transforme l’impuissance en mouvement, la lassitude en attention, la peur en volonté de faire avancer les choses dans le bon sens.

Ouvrir la réflexion à d’autres regards

Cependant, cette réflexion, si juste soit-elle, ne peut être universelle.
Elle s’inscrit dans un cadre particulier : celui d’un symposium sous le prisme de pays occidentaux, dans un centre de recherche et de création ancré au cœur des Rocheuses au Canada. Une géographie, une histoire, une vision du monde.

Face à la crise climatique, peut-on vraiment attendre les mêmes réponses de partout ?
Les émotions, les récits, les solutions ne naissent pas sur les mêmes territoires, ni sous les mêmes ciels. Là où certains parlent d’espoir ou de beauté, d’autres parlent de survie, de réparation, de justice. Et si la lenteur, ici, est un choix, ailleurs elle est parfois une contrainte.

C’est pourquoi il nous parait aussi urgent de croiser les voix :

Comment raconter la fonte quand elle signifie la perte d’un mode de vie ancestral ?
Comment parler de contemplation quand la survie exige l’action immédiate ?
Et comment tisser un récit commun sans uniformiser les imaginaires ?

Le symposium Fire & Ice ouvre un espace essentiel : celui de la rencontre entre art et science, émotion et connaissance. Et il invite à un prolongement nécessaire : celui d’un dialogue mondial, décentré, et pluriel.
Car raconter la glace, c’est raconter le monde, dans toutes ses latitudes.

Crédits photo de couverture : 2025 Summit of Excellence Award Winner Alison Criscitiello, photo by Ben Girardi

Sujets connexes
  • canada
  • inspiration
Article précédent
Traversée du Canada depuis les plaines de la Saskatchewan
  • Amérique du Nord

La traversée du Canada de Montréal aux Rocheuses

  • 21 octobre 2025
Lire l'Article
Vous devriez également aimer
l'élitisme en montagne - alpinistes marchant sur un glacier
Lire l'Article
  • Reflexions & perspectives

Élitisme en montagne : pourquoi la montagne ne devrait pas être réservée aux expert·e·s

  • Voix Nomades
  • 29 octobre 2025
Couverture de 3 films de montagne
Lire l'Article
  • Reflexions & perspectives

5 films de montagne à voir cet automne

  • Voix Nomades
  • 4 octobre 2025
La montagne est-elle politique? Drapeau palestinien suspendu sur la face des Drus à Chamonix
Lire l'Article
  • Reflexions & perspectives

La montagne est-elle politique? Un drapeau palestinien sur la face des Drus

  • Voix Nomades
  • 13 septembre 2025
Marcher pour penser
Lire l'Article
  • Reflexions & perspectives

Marcher pour penser : les bienfaits de la marche sur l’esprit

  • Voix Nomades
  • 29 août 2025
Longue randonnée
Lire l'Article
  • Reflexions & perspectives

Le temps long de la longue randonnée

  • Voix Nomades
  • 31 juillet 2025
Lire l'Article
  • Reflexions & perspectives

Vivre en van, tente ou refuge : repenser son confort en voyage

  • Voix Nomades
  • 10 septembre 2025
Écotourisme au Maroc dans les montagnes du Haut Atlas
Lire l'Article
  • Reflexions & perspectives

Écotourisme au Maroc : réflexion sur le voyage responsable

  • Voix Nomades
  • 2 août 2025
Imsouane baie
Lire l'Article
  • Reflexions & perspectives

Tourisme de masse : quand le rêve des uns devient la perte des autres

  • Voix Nomades
  • 20 août 2025

Voixnomades

Un média en mouvement, pour des humain·e·s en chemin. À travers les montagnes des Amériques, Voix Nomades explore les récits de celles et ceux qui choisissent de changer de cap. Histoires d’ascension, de réinvention et de transmission, portées par des voix multiples, des cultures enracinées et des paysages traversés avec l’espoir de provoquer, chez vous aussi, l’envie d’oser le pas de côté.

Voixnomades est un plateforme créée par Voix Nomades Studio.
© 2025 tous droits réservés. Politique de confidentialité
• CGU • Contact

Newsletter

Inscrivez-vous à Échos, notre newsletter outdoor

Liens

  • Aventures
    • Randonnées
    • Treks
    • Ascensions
  • Carnets de voyage
  • En tête-à-tête
  • Reflexions & perspectives
  • Notre histoire

Saisissez un mot-clé et appuyez sur entrée pour explorer.